Sept.info | Des femmes (trop?) légères
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© Otto Dix

Des femmes (trop?) légères

En 1914, la police des mœurs arrête à Fribourg des dizaines de femmes «aux mœurs équivoques». En Allemagne, des jeunes filles se jettent dans les bras de prisonniers retenus dans les camps.

Lors de l’ouverture de l’Exposition nationale suisse à Berne, le 15 mai 1914, le préfet de la Sarine est sur les dents: il tremble pour la moralité publique. Dans son rapport annuel au Conseil d’Etat pour l’année 1914, les expressions «moeurs sexuelles», «débauche» ou «prostitution» ne sont jamais utilisées, mais il est tout de même question de «racolage» – à cause, indique le préfet, de la proximité entre Berne et Fribourg. Heureusement pour lui, les «mesures énergiques prises dès le commencement» par la police bernoise «ont pour résultat d’éloigner du pays (de la région, ndlr) les personnes de mœurs équivoques qu’une exposition ne manque jamais d’attirer.»

Dans son rapport, le préfet constate en effet que si «l’état de la moralité publique fut satisfait» pendant le premier semestre de l’année, il en est allé autrement dès le début août: «La mobilisation générale de l’armée suisse et la présence dans nos murs de troupes nombreuses, eurent pour résultat le fait d’attirer des femmes de mœurs légères, domiciliées dans d’autres cantons, soit de dérouter un certain nombre de jeunes filles de notre ville».

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