Sept.info | 1914: Valais, la guerre de l'information (3/5)

1914: Valais, la guerre de l'information (3/5)

En 1914, comme bien d’autres, la presse valaisanne s’autocensure. Tout en alertant le public contre les racontars.

Guerre Valais 1914 Guerre Valais 1914
© Fonds Couchepin médiathèque du Valais

Lors de la mobilisation générale des troupes valaisannes, le mardi 4 août 1914 au matin, Sion connaît une animation extraordinaire, relate le Journal et feuille d’avis du Valais: «On voyait arriver, de toutes les routes menant au chef-lieu, de longues files de chars (agricoles, ndlr) bondés de miliciens dont beaucoup accompagnés de parents. Tous acceptaient, avec une bonne volonté évidente, le devoir de servir la patrie.» «L’impressionnante cérémonie de la prestation du serment au drapeau aura lieu probablement à 7 h 30 demain matin (le 7 août, ndlr). Le bataillon 88 va à Charrat, le 11 à Vernayaz-Salvan et le 12 à Martigny», dit le journal. L’instituteur Louis Coquoz prend sa plus belle plume pour raconter l’événement: «On se trouve comme dans un amphithéâtre féerique: figurez-vous, dans le fond, la pelouse unie comme un tapis de velours, les côtés formés par des pentes vertes, ombragées d’arbres touffus, coupées en gradins étagés, s’appuyant aux rochers!» La pelouse est occupée par un millier de soldats, l’arme au pied, conscients de leur devoir. Sur les gradins, la foule des familles recueillies, silencieuses, des étrangers en séjour, puis, «dans l’endroit le plus en vue, un magnifique autel dressé par des mains pieuses et expertes, attire les regards étonnés.»

A Sion, le serment au drapeau se fait sur la place de la Planta où, malgré une pluie qui ne cesse de tomber, une foule émue assiste à la manifestation, ainsi que le relate la Feuille d’avis. Sur le perron de l’hôtel du gouvernement pavoisé du drapeau fédéral se tient le conseiller d’Etat Burgener, chef du département militaire. Le major Fonjallaz donne lecture des articles du code militaire de guerre, et de la formule du serment que le régiment écoute, tête découverte. Les officiers, sous-officiers ou soldats jurent ou promettent solennellement de sacrifier leur vie pour la défense de la patrie et de sa constitution.

L’aumônier Henri Rey termine son discours en disant: «Que la providence donne aux parents des soldats qui vont partir, la force de supporter courageusement la séparation et les épreuves de ces temps difficiles». Puis ce fut le «superbe défilé en colonne de marche des trois bataillons et de la batterie de montagne devant l’hôtel du gouvernement, au son martial de la fanfare. Vers 8 heures et demie, on assiste au départ des convois par la route de Conthey et peu après les bataillons d’infanterie prenaient le train à leur tour. Souhaitons à nos vaillantes milices une bonne campagne et espérons qu’elles n’auront pas à faire le coup de feu. Nous pouvons avoir confiance.»

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