«Un veinard a fait le trajet de Nice à Lonay pour quarante centimes. En revanche un soldat vaudois venant de Paris a réussi à prendre le dernier train de luxe Paris-Lausanne pour 165 francs». Selon un autre témoignage également recueilli par la Gazette de Lausanne, les Suisses de l’étranger seraient unanimes à dire qu’ils ont trouvé auprès des autorités françaises l’accueil le plus courtois et le plus amical.
A Paris, une fois la mobilisation française terminée, des trains spéciaux ont été mis à disposition des Suisses pour leur rapatriement. La population française acclamait les Suisses au passage. «Non seulement le transport était gratuit, la nourriture l’était pratiquement aussi. Dans toutes les gares, la population offrait à nos concitoyens comme aux soldats français, du pain, du vin, du saucisson, sans accepter le moindre paiement».
En août 1914, il aura fallu moins d’une semaine pour que les derniers Suisses de l’étranger rejoignent le pays. Certains témoignent de l’aventure de leur retour. Il y a ceux qui, arrêtés à la gare de Culoz (France), ont continué leur voyage à pied et franchi le Jura pour atteindre la Suisse. D’autres ont réussi à se faire passer pour réservistes et à voyager en compagnie de soldats français venant dans la même direction.