Les lecteurs de Above Rubies ne sont pas les seuls à être touchés par le virus de l’adoption. En 2007, la Christian Alliance for Orphans, qui prend racine à peu près au moment où Campbell publie ses premiers articles sur l’adoption, tient une séance cruciale au QG de Focus on the Family, la fondation de James Dobson (lobby évangéliste très puissant aux Etats-Unis, nda), dans le Colorado.
Les pasteurs en sortent prêts à prêcher le nouvel évangile des soins à apporter aux orphelins et à l’adoption, selon un article publié dans le Los Angeles Times. Très vite, Focus on the Family décrète que, d’ici une décennie, il sera «vraiment inhabituel» pour des chrétiens «de ne pas adopter ou de ne pas s’occuper d’orphelins».
Et en effet, à peine deux ans plus tard, la Southern Baptist Convention, la plus grande dénomination chrétienne d’Amérique à l’exception de l’Eglise catholique, fait voter une résolution appelant ses seize millions de membres à s’impliquer, que ce soit en prenant des enfants sous leur toit, en faisant des dons à des familles adoptives, ou en soutenant les centaines de missions d’adoption qui poussent comme des champignons à travers le pays pour collecter de l’argent et propager la bonne parole.