Sept.info | Ma vie à Alcatraz (2/3)

Ma vie à Alcatraz (2/3)

Le couloir des cellules de la prison d'Alcatraz. © DR

En 1940, après un passage à Alcatraz, Earl Johnson est transféré à la prison de Leavenworth, où il va rencontrer de nouvelles figures du banditisme, dont le beau-frère d'Al Capone.

Le responsable du déchargement des frets expliqua à Earl qu’il faisait juste une escale ici en attendant un transport pour le pénitencier d’Atlanta. Le temps qu’il arrive en Géorgie, la peine de Earl serait presque écoulée et il n’y passerait que peu de temps avant d’être relâché. «Tu ne passeras pas assez de temps ici pour causer des problèmes», lui dit le responsable. Il se trompait. Les nouveaux ennuis de Earl furent causés par un homme du nom de Robert Stroud. En cette année 1940, Stroud n’était pas très connu. Plus tard, celui qu’on connaît aujourd’hui comme «l’homme aux canaris d’Alcatraz» serait joué par Burt Lancaster dans Le Prisonnier d’Alcatraz. En 1940, il n’était rien de plus que Robert Stroud, le mec du pavillon d’isolement de Leavenworth.

Les rumeurs de cour le décrivaient comme un putain de taré. Il aurait tué sept personnes au sein de la prison, et Dieu sait combien d’autres à l’extérieur. Sa peine le condamnait à l’isolement, si bien que peu de détenus avaient eu l’occasion de le voir de près. Le seul moment où il avait le droit de sortir de sa cellule était pour assister au film du samedi après-midi. Juste avant l’extinction des lumières, il apparaissait encadré par deux gardes. Les deux flics prenaient place sur deux sièges et devaient tirer le prisonnier sur celui du milieu, car Stroud restait debout aussi longtemps que possible pour balayer la pièce du regard.

«Du repérage, c’est ça qu’il faisait, se souvenait Earl, il cherchait les jeunots. Il choisissait un gars qu’il trouvait mignon et attendait que les lumières s’éteignent.» Une fois le film commencé, Stroud glissait de son siège. Les gardes savaient qu’il était beaucoup plus facile à vivre pendant la semaine s’il se vidait les couilles le samedi après-midi, ils avaient donc appris à regarder ailleurs. Stroud rampa sous les bancs jusqu’à celui où Earl, Tommy Miller et un gamin de l’Omaha étaient assis. 

Earl baissa les yeux un instant pour trouver Stroud à ses pieds. Ce dernier tendit la main et fit sauter le bouton du pantalon de Johnson, et, sans sourcilier, entreprit de lui choper la bite. Earl bondit de son siège et le frappa au visage de toutes ses forces. La tête de Stroud craqua et son visage se tordit de douleur lorsque le poing de Earl vint s’y planter, lui brisant la mâchoire. Cela n’empêcha pas Tommy Miller de lui imprimer, pour la forme, le «42» indiqué sous sa chaussure sur la gueule.

Stroud poussa un gémissement alors qu’on rallumait les lumières, pour éclairer Earl et Tommy assis sur leur banc, avec à leurs pieds un Stroud réduit à l’état d’une loque baignant dans une flaque de sang de type O. Le garde remarqua qu’il manquait de la peau aux phalanges de Earl et l’envoya au Trou pour six semaines. Lorsqu’il en sortit, le Bureau des prisons lui offrit le voyage vers Atlanta qui lui avait été promis.

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