Sept.info | ​Ali l'agent de la CIA (2/8)
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© Jef Caïazzo

​Ali l'agent de la CIA (2/8)

Ayman Al-Zawahiri, responsable du Djihad islamique égyptien, confie à Ali Mohamed la lourde tâche d'infiltrer le système de renseignement américain. Il fera merveille.

Le Liban est à feu et à sang depuis que, le 3 juin 1982, un commando de l’organisation palestinienne d’Abou Nidal a tenté d’assassiner l’ambassadeur israélien à Londres, le blessant grièvement. En représailles, Tsahal a bombardé des camps de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) au Liban. Très vite la situation s’est dégradée: l’OLP a répliqué par des tirs de roquettes sur le nord d’Israël, entraînant de nouveaux bombardements de ses positions. Le 6 juin 1982, l’armée israélienne déclenche l’opération «Paix en Galilée» et envahit le Liban. Le 18 avril 1983, à 13 h 03, une camionnette pénètre dans le parking de l’Ambassade américaine à Beyrouth et se gare devant l’entrée du bâtiment. Le véhicule est piégé. Le chauffeur actionne un détonateur. La puissance de la déflagration est telle que l’onde de choc se propage plusieurs kilomètres à la ronde. L’un des responsables de la section antiterroriste de la CIA, Robert Bear, affirme que les navires américains au large des côtes libanaises ont été secoués par le souffle de l’explosion. Le bilan est lourd avec soixante-trois morts, dont huit officiers de la CIA. Six mois plus tard, le 23 octobre 1983, à 6 h 20, un camion bourré d’explosifs détruit le cantonnement du contingent américain basé à l’aéroport international de Beyrouth. Bilan: 241 victimes. Deux minutes plus tard, un second camion piégé détruit l’immeuble du Drakkar où se trouve le contingent français, tuant 58 parachutistes. Le Djihad islamique revendique les attentats d’avril et d’octobre 1983. La CIA est sur les dents, elle n’a jamais entendu parler de cette organisation. Normal, le Djihad islamique est l’émanation d’une nouvelle force politico-militaire qui fait ses premiers pas dans les ruines du Liban, le Hezbollah, mouvement politique chiite.

Parents pauvres du Liban, les chiites ont été tenus à l’écart de la lutte sunnito-maronite pour le pouvoir. Concentrés dans le sud et dans la plaine de la Bekaa, ils font les frais des raids israéliens contre les Palestiniens tandis que les réfugiés chiites affluent dans la banlieue de Beyrouth. Avec l’appui de ses alliés iraniens, le Hezbollah recrute à tour de bras et se développe sur un terreau fertile. Dans les régions à prédominance chiite, le mouvement prend progressivement la place de ses rivaux. Composée d'un rassemblement de divers groupuscules sous la houlette du cheikh Mohammad Hussein Fadlallah, la nouvelle force politique a pour objectifs déclarés d’étendre la révolution islamique iranienne et de créer un Etat islamique au Liban. Gagnant en popularité dans l’ensemble des communautés du pays, le Hezbollah se sert de la plus redoutable des armes: le terrorisme. Enlèvements, assassinats, attentats, massacres, les «fous de Dieu» sont prêts à tout pour faire passer leur message. La traque des responsables des attentats commence. A la tête des chasseurs, l’un des meilleurs officiers du renseignement américain, William Buckley. Rompu aux opérations spéciales et fin connaisseur du Moyen-Orient, ce soldat a fait ses premières armes durant la guerre de Corée avant de rempiler dix ans plus tard au Viêtnam. Chef de la station de la CIA à Beyrouth, sa connaissance des réseaux iraniens est un atout dans la lutte contre le Hezbollah. Les attaques contre l’ambassade américaine, les cantonnements des Marines et de l’armée française marquent les débuts de Buckley. Rapidement, la CIA identifie le responsable des attentats. C’est un jeune homme d’une vingtaine d’années nommé Imad Fayez Moughniyah qui entre avec fracas au panthéon des terroristes. Pendant plus de vingt ans, il va gagner la réputation d’être un tueur hors pair. Les chasseurs se sont-ils approchés de trop près de Moughniyah? Le chef de l’appareil militaire du Hezbollah a-t-il senti leur souffle sur son cou?

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