Les images exposées aux 22e Journées photographiques de Bienne témoignent une quête du bonheur et de sa construction, personnelle ou collective et parfois même paradoxale. Réel, fantasmé ou illusoire, mentionné dans la Déclaration d’indépendance des Etats-Unis en tant que droit humain inaliénable, la recherche du bonheur est devenue un but ultime, un produit marketing développé dans d’innombrables ouvrages de développement personnel et autres séminaires d’optimisation. Le lien affectif, la communauté et la peur du rejet sont autant de sources d’accomplissement pour l’animal social qu’est l’être humain.
Selon des études, en 2065, Facebook deviendra un cimetière digital dont le nombre de morts excédera celui des vivants. Je vivrai pour toi explore ces profils fantômes de personnes disparues continuant à être taguées, pokées et notifiées. Semblables à des mausolées digitaux, ces comptes sans destinataire semblent devenir des espaces de recueillement et de communication avec l'autre monde où l’on y partage souvenirs, images et épitaphes. Le web, comme une allégorie de l’au-delà, ne peut être touché, ni matérialisé. C’est un espace illimité, rendant immortel tout un chacun.