Sept.info | Au bord de la Loire, un café nommé Lenin

Au bord de la Loire, un café nommé Lenin

Des roubles, des bustes de Lénine, des livres de propagande... Voilà ce qu’on pouvait voir derrière les murs du Lenin Café, improbable bistrot-musée installé à Chalonnes-sur-Loire, à côté d’Angers. Dès 2006. sa fondatrice Martine Thouet a perpétué la mémoire de son idole, le leader bolchévique. Le café a finalement fermé ses portes à la suite de son décès le mercredi 12 mai 2021. Elle avait 67 ans.

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Vue extérieure du Lenin Café. © Simon Lambert

C’est une vieille longère, typique du coin, perdue au fin fond d’une île sur la Loire. Sur le flanc de la maison en pierre, un visage s’affiche sur fond rouge. Traits anguleux, grand front dégarni, petite barbichette et air austère. Ce premier Lénine assure aux visiteurs qu’ils sont arrivés à bon port. Ici, dans sa maison, où des dizaines de ses répliques attendent les curieux. Mais que fait un lieu dédié au leader bolchévique à Chalonnes-sur-Loire, une commune de 6’700 habitants au compteur dans la campagne d’Angers? «Lénine n’était pas d’ici, et alors? Jésus-Christ était d’ici peut-être? Non, et pourtant il y a deux églises à Chalonnes!» Derrière ses lunettes de vue teintées à la John Lennon, Martine Thouet sourit. Cette reine de la répartie est aussi celle du Lenin Café. Teint hâlé, cheveux blonds peroxydés très courts et sourire inoxydable, elle rayonne dans sa robe rouge au décolleté plongeant. En cette fin d’après-midi de mai 2016, elle discute avec ses clients sur la terrasse du café, tutoie tout le monde, éclate de rire bruyamment. Le tout, sous les petits yeux sévères de son idole, le père de la révolution russe.

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Martine, fondatrice et présidente de l'association gérant le Lenin Café, discute avec des clients en terrasse.  © Simon Lambert

Le Lenin Café est né en 2006, sur les bords de Loire. Bistrot-musée associatif jusqu'à sa fermeture en 2021 à la suite du décès de Martine Thouet, on pouvait venir y prendre un verre, manger un repas russe, écouter un concert ou jeter un œil à l’improbable collection de reliques soviétiques exposées. Des dizaines de bustes, statuettes et tableaux de Lénine, bien sûr, mais aussi des livres, des affiches de propagande, des disques russes, des roubles, etc. Le fruit d’une collection entamée dans les années 1980 en Pologne, Ukraine, Bulgarie, Roumanie, République tchèque… Des territoires que Martine Thouet sillonne sans cesse depuis ses 19 ans. Le lieu est presque unique en Europe. Seul un autre musée en Finlande à Tampere est aussi voué à Lénine. A Paris, l’appartement du 14e arrondissement où ont séjourné Lénine et sa famille pendant leur exil de 1909 à 1912 a bien servi de sanctuaire pendant un temps, mais il a fermé ses portes il y a dix ans.

De son premier voyage dans le bloc de l’Est avec des copains, Martine la bourlingueuse, alors étudiante à la faculté d’économie d’Angers, garde un souvenir intact. «J’étais très curieuse d’aller voir ce qui se passait là-bas alors qu’on nous racontait que c’était l’horreur et que tout le monde était au goulag ou prêt à y aller, raconte la sexagénaire, assise dans un fauteuil en cuir au milieu de ses bibelots. Quand nous sommes arrivés en Bulgarie, qui était considérée comme un pays extrêmement fermé, on a découvert des gens qui faisaient la fête tout le temps. Ils étaient super heureux, ils dansaient, ils chantaient. J’en suis revenue avec une impression complètement différente.»

C’est d’ailleurs ces pérégrinations en terre communiste qui ont amené cette russophone à créer le Lenin Café: «Toute ma vie a été guidée vers cette envie de reconstituer un monde qui m’avait vachement plu et qui est resté dans mon esprit comme une espèce d’idéal.» C’est pourquoi elle tient à préciser une chose: ici, c’est un kolkhoze. N’importe qui peut aider derrière le bar. La cuisine est partagée, ouverte en permanence. Un grand dortoir accueille ceux qui veulent passer la nuit. Pour un peu plus d’intimité, il y a aussi l’isba russe, sorte de petite cabane en bois sur pilotis, mais qui ne se ferme pas à clef. Au bar, il n’y a pas foule en ce samedi soir. La faute à l’orage qui menace. Derrière le comptoir, Louise, la serveuse, sert les quelques clients présents. Derrière elle, un vieil évier est surplombé d’une stèle avec une étoile rouge et deux dates: 1870 – 1924. Les dates de naissance et de mort du leader bolchévique, évidemment.

D’ailleurs, la patronne des lieux le dit, répète et martèle: au Lenin Café, le temps s’arrête en 1924. «Ici, je parle de cet idéal entre 1917 et 1924, qui est la période où Lénine a tenté de mettre en place un système qui rendait les choses plus équitables, plus agréables pour les gens qui sortaient du tsarisme. Il a essayé de donner de l’éducation, l’électricité, du confort au plus grand nombre.» Et la sévère répression des marins de Kronstadt? Et la grande famine de 1921 à 1922 qui a fait des milliers de morts? Et la chasse au clergé russe? «La guerre civile s’est installée en 1918. Il ne faut pas comparer les éléments qui ont fait de Lénine un guerrier à cause de la guerre civile, avec ce pour quoi il avait pris le pouvoir. Je crois que c’est la confusion des choses, qui fait que Lénine apparaît comme un affreux tyran qui a tué des gens. Il s’est juste défendu.»

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La cheminée de la salle à manger est aussi décorée.  © Simon Lambert

Sur le père de la révolution russe et la période qui a suivi, elle affiche des connaissances encyclopédiques. Une culture rouge en béton, sur laquelle elle s’appuie pour défendre bec et ongles son Vladimir Ilitch. A tel point qu’elle en a même tiré un livre, Si j’étais Lénine. «J’aurais aimé lui ressembler, si j’avais été capable dans ma vie de faire quelque chose d’important. Ouvrir un Lenin Café, ce n’est pas vraiment important. Mais être Lénine, ça c’est quelque chose d’important.» Du haut de ses 63 ans, Martine Thouet n’a peut-être pas été à la tête d’une révolution mondiale, mais elle a mené d’autres combats à l’échelle locale. Fille d’un militant CGT d’un hôpital psychiatrique à Sainte-Gemmes-sur-Loire à côté d’Angers, elle aussi a porté les couleurs du même syndicat. Notamment au sein du Trésor public, où elle est rentrée en 1975.

Un métier, en clin d’œil à ses convictions, qui lui a permis d’oeuvrer à la bonne gestion des fonds publics. En prenant des élus la main dans le sac, elle ne s’est pas faite que des amis. «Je n’ai jamais eu de pouvoir pour changer la manière dont on récoltait les fonds, mais j’ai toujours donné mon avis sur la manière dont ils étaient utilisés», assure-t-elle. Qu’elle soit au local de la CGT ou aux assemblées locales du Parti communiste, où elle cartée depuis très longtemps, Martine Thouet est bien connue pour ses coups de sang. «C’est une grande gueule, au sens affectueux du terme, décrit Alain Pagano, secrétaire de la fédération du Parti communiste français (PCF) du Maine-et-Loire, qui avoue s’être à plusieurs reprises accroché avec la rebelle. Disons que c’est une adhérente qui fait rayonner le parti d’une autre manière.»

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Un exemplaire d'un des livres écrits par Lénine posé sur le paillasson du dortoir du Lenin Café.  © Simon Lambert

En 2001 pourtant, Martine Thouet disparaît de la faune militante locale. Direction Sofia, où elle est nommée experte fiscale à la Commission européenne. Un coup du destin. Son travail consiste à inspecter les finances des Etats en amont de leur adhésion à l’Union européenne. Un retour savoureux dans la région de ses premières amours. Après la Bulgarie, le Kosovo, puis la Croatie et la Bosnie. Sept années à voyager, cette fois-ci à titre professionnel, dans les pays de l’ancien bloc de l’Est. Un monde en pleine transition entre un modèle économique communiste et un système capitaliste. Avec bien sûr son lot de dérives et d’inégalités sociales qui frappent de plein fouet une partie de la population.

Dans ce contexte, se revendiquer de l’héritage du père de la révolution russe n’est pas forcément un désavantage. «Au début des années 2000, beaucoup de gens étaient très mal à l’aise avec le capitalisme parce qu’on les a laissés en déshérence totale. Certains exprimaient déjà leur regret du système communiste.» La fameuse «nostalgie» du «tout le monde avait du travail, le minimum pour vivre, accès à l’éducation, aux soins, etc.»

Un sentiment qui n’est pas l’apanage des seuls anciens habitants du bloc de l’Est. Aujourd’hui, des jeunes nés à l’Ouest, qui ont toujours vécu en démocratie, ont une réelle fascination pour l’ère communiste. C’est le cas de Flavien et Michel, deux copains trentenaires attablés à la terrasse du Lenin Café. Les compères ont beaucoup voyagé ensemble dans l’ex-URSS: Azerbaïdjan, Ouzbékistan, Géorgie… «Il reste pas mal de monuments délirants à la gloire du parti. C’est assez marrant comme forme d’art. On aime bien le côté propagande. Ça nous fait un peu rire», raconte Flavien avec une pointe d’ironie.

Lénine en héritage, diaporama sonore d’Hélène Bielak et Simon Lambert.

A ses côtés, son pote Michel boit une gorgée de bière. Avec son béret vissé en haut d’une longue chevelure brune, ce sympathisant du Front de gauche est devenu un habitué du café voilà un an. L’hommage rendu ici à Lénine le touche dans ses convictions. «Le personnage a des aspects contrastés dans l’histoire, reconnaît le trentenaire qui habite à 60 km de là. Mais c’est une icône parce qu’il a été le premier leader de la révolution communiste en Russie. C’est le symbole que ce genre de chose est possible.» Les clients du Lenin Café ne votent pas tous à gauche, loin de là. Le lieu attire beaucoup pour son aspect insolite. «J’y ai rencontré de grands chefs d’entreprise, rapporte Stella Dupont, maire socialiste de Chalonnes-sur-Loire et habituée du café. Il y a un large public qui aime le lieu pour son aspect décalé. Tout n’est pas à prendre au premier degré.»

Pas sûr que cela convainc Maurice, 77 ans, qui découvre pour la première fois le café en famille. «C’est un peu trop rouge à mon goût», lance-t-il en jetant un œil circonspect à la grande fresque révolutionnaire qui lui fait face. L’orage gronde. Des gouttes de pluie commencent à tomber dans les verres. Les clients attablés en terrasse se réfugient à l’intérieur pour continuer à trinquer, sous le regard austère du leader bolchévique. Au même moment, Martine Thouet termine de préparer le repas du soir dans la cuisine. Depuis six heures ce matin, elle est sur le pied de guerre pour éplucher, couper, mixer les ingrédients. Des plats russes, évidemment. Zakouskis pour commencer, à base de lentilles, betteraves, pâté de campagne, fromage fondu au paprika et patates sautées. Puis, un bortsch, une viande de bœuf en sauce accompagné de petits légumes et d’un pain de maïs. Et enfin bien sûr un dessert, une crème à la vodka.

La cuisine, c’est une autre de ses passions, héritée de sa grand-mère paternelle, Joséphine Pourias. Une laveuse modeste qui a passé toute sa vie dans une ferme. «Avec presque rien, elle nous faisait à manger des choses extraordinaires, se souvient-elle en coupant soigneusement en deux un camembert. Un peu comme les Russes qui disent toujours: «qu’est-ce qu’on va manger ce soir? On ne sait pas, on regarde dans le frigo.» Avec ma grand-mère et les Russes, j’ai compris qu’il n’y avait pas besoin d’être riche pour bien manger et se régaler.» La distribution du repas a commencé. Louche en main, Martine Thouet prépare les assiettes. «Certains croient que c’est la cantine et se servent n’importe comment», remarque-t-elle, en versant une louche de lentilles. Le lieu a beau être un «kolkhoze», tous les clients affamés ne sont pas prêts à partager...

A l’extérieur, ce sont désormais des trombes d’eau qui s’abattent sur le café. Des éclairs zèbrent de temps à autre un ciel, qui s’assombrit de plus en plus. Le tonnerre gronde. Le thermomètre a chuté de plusieurs degrés. Derrière les fenêtres du café, c’est exactement le phénomène inverse. Lumineux et chaleureux, les clients dégustent leurs zakouskis sur de grandes tablées, où ils discutent avec des voisins qu’ils ne connaissaient pas la minute d’avant. Le tutoiement est de rigueur. Et ce, le plus naturellement du monde, comme le constate Nathalie derrière ses lunettes cerclées de bleu. La quinquagénaire aux cheveux gris courts est bénévole au Lenin Café depuis son ouverture en 2006. «Il y a des gens que je ne vois qu’ici. On se tutoie, je serai incapable de donner leur prénom, mais on se fait la bise, on prend de nos nouvelles. Je ne sais pas dans quoi ils travaillent, je ne les connais pas, je ne sais rien. Mais on est content de se retrouver. C’est un peu comme une parenthèse. Ici, on est ailleurs», résume la professeure d’arts plastiques.

Arrive le moment du concert. Le quatuor déjanté Le Bibich’Tourneur fait son apparition dans un coin de la salle. Violon, accordéon, guitare et contrebasse se mettent à jouer. C’est parti pour 1 h 30 de musique inspirée des Balkans et des sonorités russes. Les recettes du bar de ce soir serviront à payer les artistes. Mais pas ceux qui auront servi derrière le bar. Car tous sont désintéressés. Le lieu est géré par une association et n’est ouvert que le week-end, de début avril à fin octobre. «Moi je ne gagne rien avec ce bar, insiste Martine Thouet. Je perds même de l’argent! Quand il y a un trou dans la caisse, c’est moi qui renfloue.»

En plus des problèmes de trésorerie, les dix années d’existence du café n’ont pas été un long fleuve tranquille. D’abord, il y a eu les attaques de la droite locale. «Ils ont mis beaucoup d’énergie à nous faire fermer, dénonce la patronne des lieux. On a eu tous les contrôles possibles et inimaginables. Et pourtant, on ne fait pas de prosélytisme.»

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A la fin de chaque concert, Martine Thouet chante une chanson qu'elle a écrite elle-même, La Poubelle, devenue l'hymne du Lenin Café.  © Simon Lambert

Un matin, Martine Thouet a même découvert son bistrot vandalisé. Tables et chaises renversées, bibelots éparpillés partout, tableaux décrochés. Dans la partie musée du bistrot, l’imposant buste de Lénine, remis des mains d’un ministre russe, était face contre terre. Une attaque anonyme, étonnamment sans aucune casse. «C’était juste pour nous faire peur», balaie d’un revers de main la bistrotière. Il lui en faudrait plus pour la décourager. Car, mis à part ces épisodes malheureux, le café a toujours marché «du feu de Dieu», selon ses mots. En dix ans, on y a fêté naissances, baptêmes civils et même un mariage. 

Parmi les moments forts, il y a aussi ceux passés avec des clients pas tout à fait comme les autres au comptoir. Comme cet Uruguayen, compagnon du Che en Bolivie, ou la petite-fille du théoricien socialiste allemand et grand ami de Karl Marx, Friedrich Engels. Il y a aussi les habitués, des écrivains comme Gonzague Saint Bris ou des dessinateurs, tel Jacques-Armand Cardon du Canard Enchaîné. Au fond de la salle à manger, le concert se poursuit dans une atmosphère chaude et conviviale. Les musiciens enchaînent leurs morceaux, le public les suit en frappant des mains. Des femmes à l’âge avancé se mettent même à danser sur des bancs. Au milieu de ce tableau, Martine Thouet jubile.

La dernière chanson arrive. Déjà serrés, les musiciens font un peu de place à la reine du lieu. Face au public et sans micro, elle se lance. «Quand ma mère vainement / partout allait chercher / une clinique d’accouchement pour se faire enfanter/ et voyant toutes les portes se fermer à son nez / Au fond d’une triste cour, elle me mit toujours.» Telle une chef d’orchestre, sa voix éraillée entraîne le reste du public, qui reprend en cœur le refrain. «Derrière une poubelle où je vis le jour / Enfant naturelle de folles amours / le cul dans les pelures de patates et d’oignons / où ça sent la friture, le mégot, le savon / de Marseille.»

Les notes finales retentissent et c’est un tonnerre d’applaudissements et de rires. Cette chanson, baptisée «La poubelle», voilà quarante ans que Martine la chante. Pour les dix ans de son café, elle l’a même fait enregistrer en dix versions différentes sur un album, par dix groupes venus jouer ici. Il y a la variante marocaine, la russe, l’espagnole etc.

Mais, à travers cette chanson, l’élève ne tourne-t-elle pas un peu en dérision son maître à penser? «Je me moque de temps en temps de Lénine, j’essaie d’en faire quelqu’un de vivant, sourit-elle. On peut dire que c’était un petit bonhomme qui n’avait l’air de rien. Quand on entend ses discours, on se dit qu’il avait une voix monocorde, une voix sans puissance! Et pourtant, il a entrainé des foules incroyables parce que les gens lui ont fait confiance.»

Lors de l’un de ses nombreux voyages en Russie, Martine Thouet s’est rendue au mausolée de la place Rouge de Moscou. Là où repose le corps embaumé du leader bolchévique depuis sa mort en 1924. Une conservation qui coûte d’ailleurs très cher à l’Etat russe, qui a annoncé des frais supplémentaires de 200’000 dollars (plus de 197’800 francs) début 2016, pour une sorte de check-up général. De son passage au mausolée, Martine Thouet garde l’impression «d’avoir vu quelque chose de grand, un bout d’histoire». Cela dit, se retrouver au chevet de sa défunte idole n’est pas le souvenir qui l’a le plus marquée.

La rencontre avec la secrétaire de Lénine restera, en revanche, gravée dans sa mémoire à tout jamais. Dans un appartement délabré, au sixième étage d’un vieil immeuble sans ascenseur. Une femme de 90 ans lui parlant d’un «homme travailleur, courageux, qui ne vivait que pour faire changer les choses dans son pays.» Son plus beau souvenir. En 2017, cela fera cent ans que les bolchéviques ont renversé le tsar Nicolas II. «S’il y’a bien un endroit où on va fêter ça, c’est ici!, annonce Martine Thouet. On va faire une putain de fête. Comme tout le monde s’en fout de Lénine, à part nous…»