Affecté par une maladie oculaire, Rodolphe Töpffer (1799-1846) doit abandonner la profession à laquelle il se destinait: peintre. En 1824, il ouvre un pensionnat et organise des excursions dans les montagnes pour ses élèves. Nommé professeur de rhétorique à l’Académie de Genève (1832), Töpffer dirige Le Courrier de Genève (1841). Depuis 1825, Rodolphe Töpffer consigne ses impressions de balades et de voyages dans ses carnets. Les premiers volumes publiés comprennent, nous dit Paul Seippel dans l’introduction de l’ouvrage, les Excursions dans les Alpes (1832), les Voyages à Milan (1833), A Chamonix (1835), Dans l’Oberland (1835) et le Voyage en zigzag par monts et par vaux (1836).
Si Alexandre Dumas se plaint qu’un pont suspendu défigure le paysage, Töpffer quant à lui regrette l’arnaque mise au point par les exploitants, à savoir l’installation d’un pavillon offrant une belle vue qui oblige les badauds à sortir de la zone qui leur était assignée et à repasser une nouvelle fois à la caisse! Mais le point culminant de cette excursion n’est-il pas selon Töpffer ce concert d’orgue – trois morceaux pour six francs! – dont il est le premier à parler dans ses écrits? Les élèves, quant à eux, apprécient avec modération…
Alain Chardonnens, historien, enseignant et formateur à Fribourg