C’est une étude italienne, celle des scientifiques Luigi Boitani et Chiara Braschi, de l’Université de Rome, qui a mis le feu aux poudres. Publiée en décembre 2013 et reprise lors de la conférence d’Ibriwolf en novembre 2014 – qui s’interrogeait sur la gestion des loups hybrides – l’étude affirme qu’aujourd’hui, en Toscane, le taux d’hybridation atteindrait 34% à 42% de la population de canidés sauvages.
Ce phénomène d’hybridation ne serait pas récent. Toujours d’après l’étude italienne, il aurait commencé dans les années 1940 à 1970, alors que dans le sud de l’Italie, le loup en voie d’extinction côtoyait une population considérable de chiens errants. On comptait à l’époque cent loups pour un million de chiens.
Le problème serait resté inconnu du grand public si un fait divers à priori banal n’avait pas été rapporté par les médias l’an dernier. En Finlande, une quinzaine de chasseurs, condamnés à de lourdes peines pour avoir tué trois loups, ont fait appel du jugement, arguant avoir tué non pas l’espèce protégée mais des chiens.
Les analyses génétiques fournies au tribunal ont montré qu’il s’agissait bel et bien d’hybrides, donc une espèce non protégée pour l’heure. Les chasseurs ont été acquittés.
L’avenir du loup en Europe s’en trouve dès lors menacé par l’existence de ces hybrides. Et les défenseurs de la nature s’interrogent: comment protéger le loup s’il n’en est pas vraiment un?
Sentant le danger, le Comité permanent de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe, dite Convention de Berne, a étendu en décembre dernier la protection du loup aux hybrides.
Ceci afin d’empêcher que les chasseurs abattent des loups et prétendent ensuite les avoir pris pour des hybrides. Seules les autorités compétentes se réservent le droit de réguler cette population.