Sept.info | Le Cinema Paradiso de Nandita Raman

Le Cinema Paradiso de Nandita Raman

L'artiste indienne Nandita Raman a grandi dans le cinéma que possédaient ses parents à Bénarès. Devenue adulte, elle a passé trois ans à immortaliser des salles d'un autre temps. © Nandita Raman

L'artiste indienne Nandita Raman a grandi dans le cinéma que possédaient ses parents à Bénarès. Devenue adulte, elle a passé trois ans à immortaliser des salles d'un autre temps.

L’Inde. Les rives du Gange. Varanasi, ville que beaucoup appellent encore par son nom du début du XXᵉ siècle – Bénarès. C’est là, dans un cocon aisé, que naît et grandit Nandita Raman. Fin des années 1980: la famille de Nandita est propriétaire du premier cinéma sonore de la cité. C’est une authentique attraction. Gosse, elle s’empresse de terminer ses devoirs pour pouvoir y passer du temps. L’endroit devient son terrain de jeu. Puis, peu à peu, être face à l’écran ne suffit plus à satisfaire sa curiosité. Elle laisse traîner son regard ailleurs. L’envers du décor lui plaît. Les machines, les odeurs, les gens. Or le cinéma ferme en 1992. Elle a 12 ans.

Plus tard, entre 2001 et 2006, Nandita Raman devient productrice et réalisatrice, avant de se lasser. Elle vit alors à Delhi, et décide de se lancer dans la photographie. Ironie de la vie, sa démarche la ramène à Varanasi où elle immortalise ce cinéma qui a bercé son enfance. «Toute l’aventure a commencé avec cet épisode assez curieux», lâche-t-elle en se souvenant d’une grande sensation de vide. 

Le bâtiment est toujours debout certes, mais dans l’auditorium, il n’y a plus de chaise. L’endroit est métamorphosé. Abandonné. C’est le point de départ d’une longue démarche artistique: capturer les âmes de ces endroits fascinants. Un guichet à la vitre fissurée, derrière lequel pointent des contours flous. Au mur, une bobine suspendue entre les plombs électriques et un ciseau. Un homme, dévorant son journal, le visage caché, sur un fauteuil devant de vieilles chaises alignées. Des couloirs aux murs défraîchis, recouverts de feuilles griffonnées et d’une affiche rongée par le temps. Un écran usé, devant lequel la première rangée centrale ne compte que deux chaises.

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