Elle savoure les éclats de rire de son fils qui gambade, dehors, à deux pas de son immeuble. L’été, Małgorzata laisse son petit Léon sortir autant qu’il le désire, mais l’hiver, sa chambre reste son aire de jeu quasi exclusive avec interdiction de se rendre à l’extérieur. En cause: la pollution de l’air extrêmement élevée à Cracovie.

Sa situation géographique dans une vallée, qui ne laisse rien circuler, joue un rôle important dans la formation de cet air irrespirable, de même que les nombreuses utilisations du charbon comme combustible. L’Agence européenne de l’environnement classe ainsi Cracovie au troisième rang des villes les plus polluées d’Europe, après Pernik et Plovdiv, deux cités bulgares.

«Avant de tomber enceinte, je n’avais jamais pensé à la qualité de l’air. Sa forte odeur l’hiver faisait juste partie de la ville à l’approche de Noël. Quand je suis allée chez le gynécologue et qu’il m’a conseillé de partir pendant neuf mois, j’ai cru à une blague», raconte Małgorzata, trentenaire élancée au regard tendre. La fin de sa grossesse se déroule en pleine période hivernale. Son médecin lui proscrit toute sortie.