La nouvelle a été très applaudie en novembre 2014: pour une fois, les femmes dans les pays en développement seraient les premières servies. Elles profiteraient avant les habitantes des pays riches d’une avancée majeure de santé publique, la contraception à 1 dollar!
Notamment grâce à la générosité de la Fondation Bill et Melinda Gates (BMGF) basée aux Etats-Unis, de l’organisation américaine non gouvernementale PATH (Program for Appropriate Technology in Health) et du fabricant Pfizer, coinitiateurs et partenaires du Sayana Press Project, un programme ciblant quelque 225 millions de femmes.
Le produit que ce projet se préparait à distribuer à large échelle en Afrique et en Asie du Sud: de l’acétate de médroxyprogestérone (un progestatif de synthèse, abrégé aussi DMPA), conditionné dans un système de monodoses à usage unique, permettant des injections trimestrielles sous-cutanées. Autrement dit, qui peuvent être effectuées même par du personnel soignant peu formé, voire par les femmes elles-mêmes.
Au-delà de savoir si le contrôle des naissances représente véritablement une priorité urgente pour les pays en développement (ce sujet est âprement débattu depuis des années), une question se pose: dans le cas du produit Sayana Press, peut-on parler d’une innovation et d’un bon rapport bénéfice-risque? Rien n’est moins sûr. Car à y regarder de plus près, ce contraceptif présenté comme novateur est en fait un vieux produit, aux antécédents lourds et controversés.