Aujourd’hui, il est très difficile de dire si le Sayana Press Project apportera véritablement les bénéfices que l’OMS attribue au planning familial: «Assurer le bien-être et l’autonomie des femmes tout en soutenant la santé et le développement des communautés», «Prévenir les risques liées à la grossesse chez les femmes», «Réduire la mortalité maternelle», «Limiter le besoin de recourir aux avortements pratiqués dans de mauvaises conditions de sécurité», «Réduire la mortalité infantile», ou encore «Contribuer à prévenir le VIH/sida».
En revanche, une chose est sûre: il sera profitable pour Pfizer à plus d’un titre. D’abord parce qu’un programme de ce genre constitue la plate-forme idéale pour écouler massivement son produit. La distribution devrait être encore facilitée par le nouveau conditionnement qui caractérise Sayana Press: des monodoses à usage unique, prévues pour des injections sous-cutanées – ce développement a d’ailleurs été financé par PATH et non par Pfizer.
La dose de Sayana Press coûte un peu moins d’un dollar dans le cadre du programme, mais on ignore à quel prix Pfizer vend l’unité aux principaux donateurs que sont la Fondation Bill et Melinda Gates, l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID), le Département pour le développement international du Royaume-Uni (DFID) et le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA). PATH ne renseigne pas sur ces montants: «Nous ne pouvons pas parler à la place de Pfizer», explique Kate Davidson, porte-parole de PATH. Quant au service de presse de Pfizer, il a refusé de répondre à nos questions, en dépit de nos sollicitations répétées.