Jules Michelet en parle de la sorte: «Cette dangereuse créature, avec cela, était très jeune, svelte et légère, en parfait contraste avec la défunte, avec la beauté bonasse, ample déjà, de Gabrielle. Qu’elle fût belle, cela n’est pas sûr; mais elle était vive et jolie. Le roi, qui croyait seulement s’amuser et rire, fut pris. La fine langue, maligne et rieuse, ne ménageait rien, et pas plus le roi. Son cœur malade, blasé, et qui se croyait fini, revécut par les piqûres.» (1)
Henriette d’Entragues, par ailleurs fille de la maîtresse de Charles IX, est prête à tout pour réaliser ses ambitions. Le roi est fou d’elle. Les parents de cette dernière arrivent à extorquer 100’000 écus contre sa vertu. Le roi, sous l’emprise de la passion, lui promet le mariage à condition toutefois qu’Henriette lui donne un enfant mâle. Elle obtient une promesse signée de mariage le 1er octobre 1599.
En octobre 1599, la foudre s’abat sur la chambre d’Henriette, ce qui a pour conséquence de provoquer un accouchement prématuré. La promesse de mariage devient caduque. Bien qu’ayant épousé Marie de Médicis en octobre 1600, Henriette d’Entragues aura deux enfants issus de sa relation royale: Gaston-Henri en 1601 et Gabrielle-Angélique en 1603. Ainsi, durant près de 10 ans, Henri vit dans un ménage à trois…
Alain Chardonnens, historien, enseignant-formateur à l'Université de Fribourg
Notes et références
(1) Michelet Jules: Histoire de France. AU XVIIe siècle. Tome XI. Henri IV et Richelieu. Paris, Chamerot, 1857, P. 58.