Fuyant l’épidémie de choléra, Alexandre Dumas quitte Paris en mai 1832 pour se rendre en Suisse. De ce séjour, il rédigera ses célèbres Impressions de voyage en Suisse. Après Genève, Lausanne, Alexandre Dumas arrive en Valais. Il a comme ambition de rejoindre Chamonix. Accompagné de son guide, il emprunte le col de Balme, qui culmine à 2’191 mètres. Dumas est essoufflé et rencontre des difficultés sur ce parcours. Le guide lui montre où un Anglais a perdu pied et a chuté dans un précipice: «Nous commençâmes à côtoyer la pente rapide du col, ayant à notre droite un précipice de cinq à six cents pieds de profondeur, et, au-delà de ce précipice, une montagne à pic que les gens du pays appellent l’aiguille d’Illiers, et qui venait d’acquérir une célébrité récente par la chute mortelle qu’y avait faite, en 1831, un Anglais qui avait voulu parvenir à son sommet. Mon guide me fit voir, aux deux tiers de la hauteur de l’aiguille, l’endroit où le pied avait manqué à ce malheureux, l’espace effrayant qu’il avait parcouru, bondissant de rocher en rocher comme une avalanche vivante, puis enfin, au fond du précipice, la place où il s’était arrêté, masse de chair informe et hideuse à laquelle il ne restait aucune apparence humaine.»
La montagne n’est pas toujours idyllique: elle tue aussi. Mais Alexandre Dumas a un but: le mont Blanc, qui le fascine tant.
Alain Chardonnens, historien et enseignant-formateur à l’Université de Fribourg.