Sept.info | Hollande, ce président maladroit et gauche
Francois Hollande Francois Hollande
François Hollande. © DR

Hollande, ce président maladroit et gauche

Sept, le mook suisse #12, vous invite à une immersion du côté du président François Hollande, de ses facéties à la sauce Pierre Richard...

Je sais, ce n’est pas politiquement correct par les temps qui courent, mais j’aime bien François Hollande. Que voulez-vous, ce président normal, maladroit avec sa gauche et gauche avec sa droite, me fait rire!

Chacune de ses sorties tient en effet plus des facéties à la sauce Pierre Richard que du «casse-toi pauv’con» de l’über-président Sarkozy, son prédécesseur à l’Elysée.

Des exemples? Rappelez-vous quand, détrempé sous la pluie, ses épaisses lunettes embuées, Hollande lisait un discours improbable au bord d’une falaise. Tout un symbole pour un quinquennat à la dérive.

Plus récemment, lors de l’inauguration du nouveau tunnel ferroviaire du Gothard, le plus long du monde, il a vanté le génie suisse avant de souligner que la France s’inclinait, et «c’est très rare», devant son petit voisin.

La salle a ri. Les Suisses sont polis, mais rien ne dit que les alémaniques, majoritaires dans la halle des fêtes, aient compris l’humour vachard de celui qui a été élu en 2012 à «l’insu de son plein gré».

Reste que «rire de bon cœur, même si c'est bon pour la santé» ne fait pas le beurre des Français. Dans les sondages, Hollande navigue en eaux profondes. Dans la rue, les émeutes succèdent aux manifestations et aux grèves. De jour comme de nuit.

Ailleurs fleurissent des Zones à défendre, ces fameuses ZAD devenues champs de bataille politiques où les «Camille», les soldats de cette guérilla écologiste, ne reçoivent en guise de réponse du gouvernement que les coups des matraques policières dans un brouillard de gaz lacrymogène.

Et dire qu’Hollande voulait trancher avec les années bling-bling. Qu’il cherchait à réunir à l’intérieur pour renforcer le projet européen et relancer les actions de la France sur une scène internationale en pleine recomposition avec la montée en puissance d’une Asie aux mille extrémismes. 

Manqué, à l’image de sa gestion du conflit syrien. Il devait choisir entre le déshonneur de l’inaction et une intervention militaire. Il a choisi le déshonneur comme un certain Obama, et il a eu droit à des attentats... à Paris, des vagues de réfugiés et «la guerre», nous rappelle Jean-Philippe Gaudin, ex-chef du renseignement militaire suisse. 

Finalement, celle qui se réjouit le plus de ce bilan catastrophique se nomme Marine Le Pen. La leader de l’extrême droite pourrait presque se passer de faire campagne pour figurer au second tour de l’élection présidentielle. Et ça, ça ne fait rire personne. 

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