J’aime ceux qui disent non. Ceux qui, un jour, se lèvent au milieu de la foule et osent affirmer leur désaccord. Par leur courage, ces empêcheurs de penser en rond font avancer notre planète. Du choc de leurs idées jaillit cette lumière indispensable à une société saine, libre, ouverte.
Des rebelles? Des progressistes? Des réactionnaires? Sont-ils de gauche? De droite? Qu’importe finalement, ils sont utiles, tout simplement. A l’image de Christine Spengler. La photographe française que David Brun-Lambert a rencontrée à Paris s’est opposée à la société patriarcale européenne des années 1960-1970.
Elle a choisi la liberté. Celle de vivre sa vie de femme en parcourant le monde pour couvrir cette guerre qu’elle haït tant. De l’Irlande du Nord au Vietnam, du Cambodge à l’Afghanistan, elle a dressé l’état d’une humanité déchirée. Pour mieux dénoncer ses horreurs et ses erreurs.
Elle a montré la voie à d’autres. A Rene Torres par exemple. Dix ans après avoir été contraint de fuir son pays natal, la Colombie, ce photojournaliste y est retourné pour rencontrer les derniers guérilleros d’Amérique latine, les Forces armées révolutionnaires.
Son témoignage inédit nous rappelle que la paix n’est pas pour demain entre les FARC et Bogota malgré un récent cessez-le-feu historique. Surtout, son périple au plus profond de la forêt vierge sent bon cette terre de rebelles qu’est l’Amérique latine.
Dans le dossier que nous publions sur ce thème, nos reporters se sont frottés aux succes- seurs des Pancho Villa et autres Che Guevara. A ces hommes qui font de ce continent l’un des plus violents de la planète. L’un des plus fascinants également.
Faites par exemple la connaissance Roberto Duran, ce gamin des rues du paradis fiscal qu’est Panama City. L’argent y coule à flots. Pour une minorité du moins. Les autres lèchent la vitrine de ce succès. Vieille histoire que Duran connaît par cœur.
Et c’est avec ses poings que ce boxeur hors norme, plusieurs fois champion de monde, a cassé ce plafond de verre avant de tout perdre. Une lutte extraordinaire contre la pauvreté et les inégali- tés que nous racontent Olivier Saretta, Roxane Guichard et Matthieu Chiara.
Ils nous font également découvrir la face sombre du Belize. Là-bas aussi la vie ne tient qu’à un fil. L’éden touristique, assommé par le soleil d’Amérique centrale, pue la peur, la sueur et le soufre. Celui des balles que dégueulent chaque jour, ou presque, les fusils d’assaut des trafiquants de drogue. Des trafiquants qui vous défient et vous dégomment pour un oui ou pour un non.
Corruption, système D, dollars péniblement gagnés, c’est aussi le cocktail qu’a découvert Jean-Mathieu Albertini dans le nord-est du Brésil. Dans ce paysage minéral, les mineurs de calcaire et d’argile arrondissent leurs fins de mois en volant des fossiles. Ils peuvent valoir une petite fortune sur le marché international. Ou la mort. Le mythe de l’Eldorado est encore et toujours à ce prix. Celui du sang.
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