Sept.info | Donald Trump n’a pas le monopole du cœur de l’Amérique
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Donal Trump s'adresse aux médias à une conférence de presse à l'aéroport de Mesa, Arizona.© Gage Skidmore

Donald Trump n’a pas le monopole du cœur de l’Amérique

Sept, le mook suisse #17, vous invite à une immersion dans une Amérique inédite. Suivant les chemins de traverse que nous affectionnons tant, nous avons arpenté les Etats-Unis, du Maine au Dakota du Nord en passant par la Pennsylvanie et le Mississippi.

Non, Donald Trump, le 45e président des Etats-Unis, n’a pas le monopole du cœur de l’Amérique. Le pensionnaire de la Maison-Blanche a beau crier «I love America», espérant rendre ainsi à son pays une grandeur qu’il pense perdue, un bon nombre de ses concitoyens lui répondent. En chœur: «We love America too. On our way. On the wild side...» Pour ce nouveau dossier de Sept, le mook suisse, nous sommes allés à leur rencontre. Suivant les chemins de traverse que nous affectionnons tant, nous avons arpenté les Etats-Unis, du Maine au Dakota du Nord en passant par la Pennsylvanie et le Mississippi. Prenez Cyrus, ce jeune Navajo, vétéran des guerres d’Irak et d’Afghanistan. Tel un David face aux Goliath du pétrole, il met à profit son apprentissage militaire pour lutter contre la construction du pipeline qui déchire la terre de ses ancêtres amérindiens. Devant l’objectif du photographe Zen Lefort.

Ses images, splendides, brutales et rares nous rappellent qu’il y a eu des habitants avant les colons blancs, qu’ils ont des droits légitimes sur ces territoires et que leur mode de vie a quasiment disparu sous les coups de boutoir de nos ancêtres et de la modernité. Cette lente disparition guette aussi les descendants des premiers colons. Les Blancs justement, qui ont porté au pinacle l’Ecossais d’origine qu’est Trump. Leur majorité ne sera bientôt plus qu’un lointain souvenir. Comme le sera celui de la communauté des shakers. Etablie dans le Maine depuis le XVIIIe siècle, elle est en voie d’extinction, témoignent nos reporters Olivier Saretta, Roxane Guichard et Matthieu Chiara.

Plus au sud, ce sont d’autres traces de l’histoire des Etats-Unis qui pourrissent au soleil. Faute de combattants: les juke joints ont le blues. Ces clubs informels accueillaient une population noire rurale, exclue des bars et des salons réservés aux Blancs après l'abolition de l'esclavage. Aujourd’hui, les boîtes où la musique du nouveau monde s’est inventée se comptent sur les doigts d’une main.

Quant à Centralia, elle a chassé ses habitants. Dévorée de l'intérieur par un feu de mine vieux de dizaines d’années, cette ville fantôme de Pennsylvanie se consomme dans une nature qui a repris ses droits. Entre ombre et lumière, entre espoir et désespoir, entre liberté et maccarthysme, les Etats-Unis n’ont pas fini de nous faire voyager. 

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