En Roumanie, on a coutume de dire que le Constanta South Container Terminal (CSCT, Terminal de conteneur de Constanta Sud) est «un Etat dans l’Etat» et ses employés sont ostensiblement armés. Les agents des douanes et de la police des frontières n’ont pas le droit de pénétrer dans la zone où les conteneurs sont déchargés des navires. S’ils ont besoin de s’y rendre, ils doivent annoncer leur arrivée dans la zone.
Or, le terminal du port maritime de Constanta Sud Agigea appartient à la CSCT, une entreprise créée en 2003 avec DP World Gold Port Limited, une société mère offshore basée dans les Iles Vierges britanniques. Fin 2003, le gouvernement roumain a fait une offre publique afin de louer le terminal pour une durée de vingt ans.
C’est CSCT, vieille de quelques jours seulement, qui l’a emportée. A cette époque, la société appartenait à la Dubaï Port Authority, l’une des trois plus grandes entreprises publiques de Dubaï. Aujourd’hui, le terminal possède une capacité de 1,3 million de conteneurs standards et projette d’atteindre les 3,5 millions.
Un volume que ne peuvent assumer seuls les 70 agents de douane. Faute de personnel et de matériel de qualité, il n’est pas surprenant que des centaines de conteneurs emplis de faux parfums passent entre les mailles du filet. En moyenne, la valeur d’un seul conteneur – qui fait la taille d’un camion – rempli de faux parfums varie entre 1 et 3 millions d’euros.