Département de l'Hérault, l'un des plus pauvres de France. Montpellier sous un ciel gris. Gare SNCF. Une voiture. L'ami qui vient nous chercher habite à une trentaine de kilomètres, à Sète, la ville de Paul Valéry et Georges Brassens.
On sillonne un peu les rues, direction le quartier des Cévennes. On est ici pas très loin du quartier du Petit-Bard, où des mères de famille d'origine maghrébine se sont battues afin d'exiger la mixité sociale pour leurs enfants dans les écoles du coin. Comme le Petit-Bard, les Cévennes sont l'une des zones que l'on dit «chaudes», où l'on se perd au pied de bâtiments défraîchis, tous identiques, chacun repérés par une lettre, espace au sein duquel on sent les services publics absents, depuis longtemps. Une ribambelle de gamins accroche le visiteur inconnu: «Tu viens voir qui?» On donne un nom. Ils vous accompagnent. Deuxième étage. Un joli appartement. Des petits gâteaux et du jus d'orange, pour une discussion à bâtons rompus sur la politique et la laïcité. Et cette histoire des mères du Petit-Bard.