Le destin a ses mystères, ses détours et ses bifurcations insolites. Il en va ainsi de la trajectoire de François Meyer, né à Genève en 1953 dans une famille bourgeoise. Les Meyer possèdent une usine d’aluminium et fréquentent la haute société genevoise, ses industriels, ses hommes d’affaires, ses banquiers et ses diplomates.
Dans son écrin doré, la carrière du jeune François semblait d’ores et déjà toute tracée. Il reprendrait l’entreprise familiale ou se lancerait, après de hautes études, dans la profession libérale de son choix. Il aurait alors à son tour une grande maison, un chauffeur privé et une nurse pour ses enfants…
L’existence de François Meyer aurait pu être des plus convenues s’il n’avait eu la chance… d’échouer sa scolarité. Tout se joue quand son professeur de français avertit son père que l’adolescent n’a aucune chance de réussir sa Maturité fédérale tant son niveau général est pitoyable: «Cela ne servirait d’ailleurs à rien qu’il se présente à l’examen, c’est perdu d’avance.»