Le 11 mars 2011, Fukushima, «l’île de la bonne fortune», perdait sa bonne étoile. L’enchaînement des catastrophes, naturelles puis nucléaire, ruinait cette terre pourtant fertile. Elle qui nourrissait les 13,3 millions de Tokyoïtes, qui leur apportait poissons et légumes, elle qui les alimentait en électricité cessait immédiatement de les approvisionner. En cette année 2014, le processus de destruction suit inexorablement son cours malgré la mobilisation de milliers d’ouvriers pour arrêter les fuites radioactives.
Quatre cents tonnes d’eau contaminée sont aussi déversées quotidiennement dans l’océan Pacifique, polluant l’écosystème aquatique pour les siècles à venir. Le gouvernement a investi 11 milliards d’euros dans la décontamination. Une tâche titanesque qui concerne 29 millions de m3 de terre radioactive, amassée dans des sacs plastiques et stockée au bord des routes et dans les champs.
Et les populations? Elles sont touchées bien au-delà du périmètre évacué des 20 km autour de la centrale et vivent aujourd’hui dans une radioactivité qui oscille entre 5 et 20 millisieverts (mSv) par an, soit l’équivalent de la limite annuelle d’exposition d’un travailleur nucléaire en France. Les enfants ne sont bien sûr pas épargnés.