Sept.info | Regard sur la fesse cachée de la mode

Regard sur la fesse cachée de la mode

© Gérard Musy

Photographe de mode depuis plus de trente ans, le Suisse Gérard Musy aime aussi «décadrer» le regard sur ce monde des apparences. Sept.info publie une série réalisée lors des folles soirées, les Fashion Celebration Nights.

Des créateurs, des mannequins, des coupes, des bulles, dans des boutiques de luxe ouvertes jusqu’à minuit. C’est le cocktail des Fashion Celebration Nights. Depuis plusieurs années, le magazine Vogue organise en septembre à Paris, Berlin, New York, Moscou ou Pékin cette soirée à la fois mondaine et populaire.

Les rues chics des capitales se remplissent alors de zinzins de la mode. Tous ont enfilé les tenues les plus pointues de leur garde-robe, et s’engouffrent, certains pour la première fois, dans ces temples du style. Coutumier des virées nocturnes et photographe de mode, le Suisse Gérard Musy s’est lui aussi mêlé à la foule parisienne. Appareil au bout du bras, il a bombardé de photos. Cadrage aléatoire, flou, profondeur de champ à minima, mais aussi beaucoup de mouvement et d’énergie.

Le photographe aime depuis toujours être au centre de l’effervescence. «J’essaie de ne pas être un intrus et de faire partie de la scène», rapporte Gérard Musy, auteur également de la série Lustre et Lamées, une plongée dans les «Sexy Eighties», les boîtes de nuit peuplées de top models, et les soirées latex.

Gérard Musy, n’est pas de ceux qui saisissent l’instant et s’échappent. Non, lui reste toujours à quelques centimètres des sujets. D’où une certaine sensualité dans cette ambiance chaotique de la Fashion Celebration Night que la couleur vient souligner. Pour l’occasion, Gérard Musy a abandonné le noir et blanc. «Mais les photos gardent un côté extrême: elles sont très colorées». Un travail qui rappelle aussi, couleur en moins, ses séries dans les backstages des défilés. Le Suisse a été l’un des premiers à violer le secret des préparatifs d’un show. «Dans les années 80, personne ne s’intéressait aux coulisses, c’était une drôle d’idée», raconte-t-il.

Au milieu des plus grands mannequins et des couturiers mythiques, il a capté l’inattendu, voire le bazar, avant le spectacle ultra calibré. Au tirage: des cadrages au gré du hasard, du flou, du mouvement, des tableaux collectifs. Depuis, le Suisse a travaillé avec des créateurs comme Armani ou Alaïa, il a publié dans les grands magazines comme Vanity FairHarper’s BazaarGlamour…!

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