Octobre. Les arbres se parent de feuilles dorées, les rebords des fenêtres s’ornent de bougies et de lampes dans les tons de la courge. La couleur de la fête des morts. Septembre. C’est toujours la même histoire: je commence à penser à mon déguisement pour ce carnaval avant l’heure. Je fus une sorcière, une princesse, un vampire. Mais aussi un personnage du film L’Etrange Noël de monsieur Jack. Là, c’était facile. Je m’étais rendue dans un magasin dédié à Halloween – si si, ça existe – afin de trouver un costume avec des tas de poches en plastique. Pendant mon adolescence, je fabriquais moi-même mes déguisements. De clown avec un drap peint sur une salopette. De zombie revenue de la guerre d’Irak avec un vieil uniforme de soldat. Je me suis aussi couverte de bleu. J’étais un Schtroumpf. Aujourd’hui? La jeune adulte que je suis sera une Teletubbie. Cheveux rouges, habits rouges et peau rouge...
Mais où aller pour faire la fête? Je pourrais assister au défilé au «Village» de New York, une tradition depuis 41 ans. C’est en effet dans le quartier de Greenwich que Ralph Lee, un fabricant de masques et de marionnettes, a organisé la première «Village Halloween Parade». A l’époque, le Village était un véritable quartier d’artistes. Aujourd’hui, le spectacle attire deux millions de spectateurs. Je pourrais aussi profiter de l’occasion pour aller voir un film muet à Saint John the Divine, somptueuse cathédrale de l’Upper West Side. Le problème, c’est qu’à Halloween, on n’est jamais seul. D’une part, les enfants prennent d’assaut nos maisons pour recevoir quelques friandises. Ils me disent: Trick or treat! (Des bonbons ou un sort!). Alors j’obéis et je leur donne ce qu’ils veulent: des bonbons. C’est plus drôle en tout cas que de lancer du papier toilette sur les maisons des voisins ou des œufs dans leur jardin...