Le réalisateur Marcelo Luna se désole qu’il n’y ait jamais eu d’enquête sérieuse sur la mort d’Helinho: «On ne saura probablement jamais si les meurtriers ont agi uniquement à cause de cette histoire de trafic.» Après son assassinat, le gouvernement a annoncé la nomination d’un enquêteur spécial, mais très vite l’affaire sera enterrée. Aujourd’hui encore, on préfère ne pas parler. Après une première prise de contact, l’ex-président de la CPI do pistolagem (Commission d’enquête parlementaire sur les groupes d’exterminations), Pedro Eurico, aujourd’hui secrétaire délégué à la justice et aux droits de l’homme, qui avait à l’époque soulevé l’hypothèse qu’Helinho pouvait avoir été assassiné à cause de sa volonté de tout balancer, a finalement refusé les demandes d’interviews.
Le mystère persiste. Pour beaucoup, c’est certainement un assassinat politique. Helinho devait témoigner devant la CPI do pistolagem une semaine plus tard. Dans la favela, on est sûr qu’il était en relation avec la police. Jamais il n’a été inquiété. Pas même quand il a descendu Cobra, un petit jeune qui avait juré de lui faire la peau, juste à côté d’un poste de police de Camaragibe.