La plupart des affaires de meurtres ne sont pas difficiles à résoudre. C’est le mari qui a fait le coup. Ou bien la femme. Ou le petit ami. Ou encore l’ex-petit ami. Les crimes suivent un schéma précis, les mobiles sont souvent évidents.
Bien sûr, il y a toujours des affaires qui sortent des sentiers battus: le tueur n’a parfois aucun lien avec la victime, ou le motif du meurtre est étrange. Mais de nos jours, les autorités ont la plupart du temps quelque chose à se mettre sous la dent.
C’est d’ailleurs en partie grâce à l’évolution de techniques telles que l’analyse de l’ADN que la police est de moins en moins désarçonnée face aux scènes de crime.
Désarçonnée, elle le fut certainement ce jour de décembre 1948. La seule chose qui semble avoir changé depuis, c’est que cette histoire, qui avait commencé simplement – la découverte d’un corps sur la plage d’Adélaïde, capitale de l’Australie méridionale, au premier jour de l’été austral – est devenue de plus en plus mystérieuse.
Cette affaire (toujours en cours, théoriquement) est si opaque qu’à ce jour, on ne connaît pas même l’identité de la victime. Et on ne saurait affirmer s’il s’agit d’un meurtre ou d’un suicide. Ce qu’on peut dire en revanche, c’est que le mystère de Somerton Beach (ou l’énigme de «l’homme inconnu», comme disent les habitants du coin) constitue l’un des faits divers les plus obscurs au monde.
En vérité, c’est peut-être le plus énigmatique de tous.