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L'Université Kepler de Kigali, un modèle d'espérance pour les plus démunis

Ouverte à Kigali depuis septembre 2013, l’Université Kepler a l’objectif ambitieux de fournir aux plus démunis un diplôme reconnu par les Etats-Unis. Reportage dans la capitale rwandaise.

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© Juan Herrero

Sur le parking de l’Université Kepler, à Kigali (Rwanda), de futurs étudiants attendent sous le soleil éclatant de midi. Les résultats des examens d’admission du matin seront bientôt affichés dans une grande vitrine près de l’entrée du bâtiment. Pour bon nombre d’entre eux, entrer à Kepler pourrait mettre fin à leur pauvreté. Un jeune homme qui fait la plonge dans un hôtel pour subvenir aux besoins de sa famille assure qu’obtenir une place dans cette Université serait le premier événement heureux de sa vie.

Pleins d’espoir, les étudiants se lèvent et se rassoient en petits groupes, et parlent doucement entre eux. Leurs conversations sont quasiment noyées par le bruit émanant des sites de construction alentour. Tout le monde semble calme, même si seulement un tiers de ceux qui ont passé l’examen de ce matin accédera à l’étape de l’entretien cet après-midi. Une fois les résultats affichés, le jeune homme apprend qu’il n’en fera pas partie.

Cela fait un mois que Kepler fait passer des examens dans tout le pays. Cette année, ils ont reçu autour de 6’700 candidatures pour 150 places, ce qui équivaut à un taux d’acceptation d’environ 2%. A titre de comparaison, l’année dernière, le taux de réussite au premier cycle de Harvard était de 6%, soit trois fois plus.

Si l’université, ouverte depuis 2013, porte le nom de Johannes Kepler, astronome du XVIIᵉ siècle qui survécut, enfant, à une grave maladie et qui découvrit ensuite les lois du mouvement des planètes, son objectif est ambitieux. Elle veut fournir «un diplôme reconnu par les Etats-Unis, une éducation d’excellence internationale et une voie vers des emplois de qualité» aux Rwandais les plus démunis, pour 1’000 dollars l’année (environ 920 euros), quasiment le prix des universités locales.

Un tel investissement demande de sacrées économies. Le campus, par exemple, est un immeuble de bureaux de trois étages fraîchement rénové, situé dans un quartier bruyant en périphérie de Kigali. «Quand les camions passent, les fenêtres tremblent, avoue Chris Hedrick, le PDG, mais cela fait partie de notre structure de coûts.»

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