Le 19 janvier 2012, l’entreprise Eastman Kodak Corporation se place sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites aux Etats-Unis. L’onde de choc est mondiale. Des décennies de domination sur le marché de la photographie, de ses 60'000 employés, il ne reste rien. Pour sortir de cette crise et éviter la banqueroute, «Kodak vend, dans une bataille juridique portant sur des plagiats de ses propres inventions, environ 1’100 brevets pour un demi-milliard de dollars. Ironie du sort, les acheteurs ne sont autres que les géants de l’informatique, tels Samsung, Microsoft, Google ou Apple», rappelle Joerg Bader, directeur du Centre de la photographie Genève, dans Kodak City, le bel ouvrage de la Lausannoise paru chez Kehrer Verlag en 2014.
Kodak City est le fruit d’une longue démarche, entamée en 2007. Catherine Leutenegger est alors en résidence d’artiste à New York grâce à une bourse du canton de Vaud, reçue pour son travail de diplôme intitulé «Hors-champ».