Est-ce dû aux roches calcaires, à l’omniprésence de la mer ou à la proximité de l’Afrique? Lampedusa c’est d’abord une lumière. Et des regards. Dans un intense silence.
Au port, un grand bateau de la guarda costiera vient d’accoster. Sur le pont, des dizaines et des dizaines de migrants. Sur le quai, des dizaines, oui des dizaines de douaniers, policiers, carabinieri, équipes sanitaires diverses, experts de Frontex (l’agence pour la sécurité et les frontières extérieures de l’Union européenne, ndlr), bénévoles de l’église ou de la Croix-Rouge italienne. Sur le pont, des silhouettes en combinaison blanche et masque de protection, comme pour les interventions dangereuses, se faufilent entre les migrants qui, du coup, paraissent bien sombres. Sur le quai, une ambulance, un autobus, une infirmière en rouge attendent. D’abord, on voit les couleurs. Comme à distance. A cause du silence: il y a des centaines de personnes en train de se préparer au débarquement et pas un bruit.