En 2014, nous vous proposions un premier reportage sur Bab el-Tebbaneh, ce quartier de Tripoli, au nord du Liban, en proie à des affrontements endémiques. Depuis, la présence massive de l’armée libanaise a plus ou moins étouffé le conflit larvé entre les sunnites de Bab el-Tebbaneh et les alaouites du quartier voisin de Jabal Mohsen, pro-Bachar al Assad. Mais ces dramatiques images prises en novembre 2014 par Stefano De Luigi, de l’agence VII, montrent combien la précarité de la situation. Car Tripoli est prise en otage par la guerre civile qui ravage la Syrie depuis près de quatre ans. Comme à Ersal, dans l’est du pays, l’armée est en guerre larvée contre les membres du Front al-Nosra (branche syrienne d’Al-Qaïda) et les djihadistes de l’Etat islamique.
Au moins 4’000 combattants djihadistes de différentes factions seraient implantés au nord-est du pays. Peu respectée, mal équipée, l’armée a décidé d’employer la manière forte à Tripoli, où elle s’est déployée en masse. L’armée peut compter sur l’appui du gouvernement mais aussi de pays amis: en avril, c’est pour 3 milliards de dollars d’armes militaires qui seront envoyées par la France et l’Arabie saoudite…