Très cher Michael von Graffenried,
Sept.info m’a demandé en cette année 2014 d’accompagner par mes mots quelques images du premier Festival del film Locarno que toi, le directeur artistique de ce nouveau média suisse, tu arpentes avec un badge de photographe officiel. C’est un immense honneur d’être associé à ton regard. C’est un intense vertige aussi.
Car combien de phrases faut-il pour parvenir à la force d’évocation et à l’explosion de sens d’une seule de tes images? Une seule peut-elle suffire? Un paragraphe?
Je regarde ce que tu saisis de Melanie Griffith, d’Agnès Varda ou de Luc Besson, les stars de cette 67e édition, j’observe ces spectateurs sous la pluie, ces employés du festival si dévoués, ce ballet protocolaire autour de Didier Burkhalter, le ministre suisse des affaires étrangères, et j’ai plutôt l’impression de lire des romans…
Mais je sais que tu penses, comme moi, que le vertige sera toujours plus intéressant que les risques calculés ou, pire, leur absence. C’est une des raisons qui m’ont poussé à te dire oui. C’est certainement aussi l’une des raisons, peut-être même la principale, qui t’ont incité à accepter l’invitation de Locarno.