Sept.info | A la redécouverte de «Marcello», étonnante noble suisse

A la redécouverte de «Marcello», étonnante noble suisse

© Musée d’art et d’histoire de Fribourg / Francesco Ragusa
Portrait de Marcello, duchesse de Castiglione Colonna, huile sur toile, 1877.

Née Adèle d'Affry, la duchesse de Castiglione Colonna s'est battue pour s'imposer dans l'univers encore très masculin des Beaux-Arts sous le nom de Marcello.

«Une œuvre robuste et virile, à l’impact considérable». C’est par ces mots que «La Pythie», imposante sculpture de marbre (1870-1872) est accueillie lorsqu’elle est dévoilée, au début des années 1870.

Charles Garnier la fait acquérir par l’Etat français pour le foyer du Palais Garnier, où elle trône encore aujourd’hui. Gageons que l’auteur de ce chef-d’œuvre, Marcello, n’a pas dédaigné le compliment, elle qui aura toute sa vie cherché la reconnaissance de ses pairs et de la critique. Une reconnaissance d’autant plus difficile qu’elle était femme. Retour sur la vie et la carrière d’une femme hors normes, longtemps tombée dans l’oubli avant d’être redécouverte.

Adelaïde-Nathalie-Marie-Hedwige-Philippine d’Affry, dite Adèle, naît en 1836; elle est le premier enfant de Louis d’Affry et de Lucie de Maillardoz. La famille d’Affry est l’une des prestigieuses familles patriciennes fribourgeoises et la jeune Adèle bénéficie d’une éducation classique entre Fribourg, Nice et l’Italie.

Elle reçoit son premier cours d’aquarelle à l’âge de neuf ans, se prend de passion pour la musique. Elle reçoit également entre 1853 et 1854 des leçons chez le sculpteur Heinrich Maximilian Imhof à Rome. Mais sa formation n’est qu’un passe-temps: née femme, elle ne peut pas vraiment prétendre devenir artiste.

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