Créer de toutes pièces une ville en plein désert. Accueillir 50’000 habitants et 1’500 entreprises d’ici une quinzaine d’années et surtout ne dégager aucune pollution, zéro pour cent d’émissions de CO2. Tel est le pari ambitieux et fantastique lancé en 2006 par les Emirats arabes unis.
Ce projet pharaonique, conçu par le bureau d’architecture londonien de Norman Foster, arrive à l’heure où les préoccupations écologiques liées à la consommation d’énergie et à la pollution sont grandissantes. L’occasion pour les Emirats arabes unis d’investir sur l’après-pétrole et de modifier leur image en devenant la vitrine des technologies et énergies propres. Bienvenue à Masdar.
Située à 25 kilomètres au sud d’Abou Dhabi, la cité nouvelle ne présente pour l’heure que quelques bâtiments sortis du sable: une université scientifique, des laboratoires de recherche, une poignée de grandes multinationales. Le gouvernement et sa compagnie pétrolière ont prévu d’investir au total près de 20 milliards de dollars dans cette ville verte au pays de l’or noir. Mais le doute est permis sur la viabilité d’un tel projet. Masdar est-elle une vitrine de la technologie environnementale ou un projet réellement exportable à travers le monde entier?
Le bus 162 m’amène d’Abou Dhabi jusqu’à Masdar en une petite heure de route. Impossible de rater le panneau qui affiche fièrement le slogan «Masdar City, The city of possibilities». Je ne m’attendais pas vraiment à ça.
Certes, il y une ressemblance avec ce que j’ai pu voir sur internet, mais ce n’est rien, rien par rapport à ce que je vois devant moi. Masdar ressemble à un paquebot posé en plein désert. Je n’aperçois que de grandes constructions de taille similaire, mais de toutes les formes imaginables, composées de tous les matériaux et couleurs possibles. Je ne sais plus où regarder. Tout me semble si parfait, néanmoins si étrange…