L’image de ces vaisseaux fantômes rongés par la rouille a fait le tour du monde au début des années 1990. Douze carcasses échouées sur une vaste steppe aride et sablonneuse à cheval entre le Kazakhstan et l’Ouzbékistan. Un no man’s land improbable appelé aussi «le tombeau», que de nombreux touristes sont venus photographier durant cet été 2016. Depuis que la population locale a commencé dès 2006 à récupérer des morceaux de métal pour les vendre, ces vestiges d’un autre temps ont quasiment tous disparu aussi…
Dans un autre temps, celui d’avant les années 60, la surface de la mer d’Aral alimentée par les fleuves Amou-Daria et Syr-Daria s’étendait sur 67’300 km2, soit l’équivalent de deux fois la Belgique, une fois et demie la Suisse. A cette époque, de nombreuses villes et villages prospéraient autour de ses rivages, notamment grâce à la pêche. C’était… Jusqu’à ce que les Soviétiques décident de transformer leurs immenses étendues en champs de coton et de blé. Ils détournent alors une partie des fleuves pour irriguer leurs cultures privant ainsi la quatrième plus grande mer du globe d’une énorme quantité d’eau. Dix ans plus tard, la mer d’Aral a déjà perdu 9/10e de sa surface. Et, un triste jour, elle finit par se diviser en deux parties inégales: la Petite mer au nord et la Grande mer au sud.