Sept.info | Une montagne qui se meurt
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Glacier du Rhône, 46°34'48" N 8°23'12" E.© Jacques Pugin

Une montagne qui se meurt

Le photographe suisse Jacques Pugin explore les Alpes avec son drone. Le bilan qu'il tire du réchauffement planétaire sur le glacier du Rhône fait froid dans le dos. Saisissant.

Vu de loin, vu de haut, le glacier du Rhône semble d’un blanc immaculé. Mais quand le photographe suisse Jacques Pugin s’en rapproche, il découvre un chaos de pierres et de poussière des moraines. Et puis, posées dans ce décor, des piles de couvertures, des planches et une échelle…

Ces équipements sont prêts pour la prochaine bataille contre le soleil et le réchauffement planétaire. Dérisoires. Ralentir la fonte de la glace, sauver le glacier ne peut que nous renvoyer au labeur absurde de Sisyphe. En l’état actuel, il faut se rendre à l’évidence: les mers gelées des Alpes sont perdues. Depuis 1950, le glacier du Rhône a perdu 350 mètres d’épaisseur; 40 au cours des dix dernières années.

L’été 2015 a été celui de tous les records de chaleur. Les amateurs de vacances s’en sont réjouis. Pour nos Alpes, en revanche, cet été s’est apparenté à une épée de Damoclès, tranchante et cruelle; chaque journée a fait maigrir le glacier du Rhône de 10 à 12 cm d’épaisseur.

En trois semaines de canicule, il a reculé de 6 mètres. Une perte que ne compenseront pas les prochaines chutes de neige hivernales.

Un glacier qui disparaît est un processus impitoyable, inexorable: une montagne qui se meurt, ainsi que Jacques Pugin l’a photographié.

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