Eric de Montgolfier, aujourd’hui retraité, a été le premier à saisir les fichiers de la banque HSBC et à affirmer qu’ils avaient été manipulés.
Vous étiez en contact avec Hervé Falciani, informaticien chez HSBC à Genève. A-t-il été votre lanceur d’alerte?
Il n’a rien lancé du tout. Au contraire, ce n’est pas quelqu’un qui est venu me voir. Je suis allé le chercher à Castellar, dans la maison de vacances familiale, à quelques kilomètres de Menton. Je l’ai placé en garde à vue le 20 janvier 2009 à la demande des autorités suisses.
Hervé Falciani dit exactement le contraire: il affirme avoir voulu aider la justice française de son plein gré.
Falciani se répand beaucoup dans les médias. Cette affaire a fait de lui un homme connu. A Cannes, il avait même des groupies dans le tribunal lors de son procès. C’était assez affligeant. Ce que je sais de lui n’est pas brillant. Il voulait être protégé ici. En Espagne, une équipe renforcée est allée le chercher à l’aéroport. Falciani rentrait dans le tribunal, il avait mis une perruque. Il s’est construit un personnage tout à fait étonnant.
Quel a été son rôle dans le scandale?
On lui doit de nous avoir mis le pied à l’étrier. Il prend des listes à HSBC et nous pratiquons une perquisition chez lui à la demande des Suisses. Qui ne nous expliquent pas l’enjeu, ne précisant pas s’être fait piller le coffre-fort. Ils nous ont un peu bluffés.