«Sur la route, tout le monde est con. En vol, on découvre les bons côtés des gens», résume Yannick Serex en riant. Le Vaudois est l’un de ces amoureux du ballon à air chaud que nous avons rencontrés ces derniers mois pour mieux comprendre ce qui les pousse à grimper dans une nacelle et à s’élever dans les airs.
Ces fous volants ont tous parlé d’une seule voix pour évoquer leur discrète communauté de passionnés. Une communauté soudée, qui n’a cessé de nous recommander de contacter un tel, puis un autre. A tel point que ce papier, de rencontre en rencontre, aurait pu ne jamais voir le jour…
C’est notamment parce qu’ils sont peu nombreux que les aérostiers romands se connaissent si bien. Ils se côtoient régulièrement lors de rencontres et d’entraînements, ont l’habitude de voler ensemble. Comme au Festival international de ballons à air chaud de Château-d’Œx, où ils se retrouvent chaque mois de janvier. Avec son cirque montagneux protégé jusqu’à 1’500 mètres, le site est idéal pour pratiquer le ballon.
Figures de proue de cette communauté informelle, deux Fribourgeois, Laurent Sciboz et Nicolas Tièche, l'un des équipages suisses de la Coupe aéronautique Gordon Bennett. Une compétition internationale qui se joue, elle, au ballon à gaz. Yannick Serex, qui a obtenu sa licence d’aérostier en 2008, est membre de l’équipe au sol chargée d’épauler le tandem fribourgeois.
Une compétition tout là-haut, loin des rodomontades et du cirque médiatique qui accompagnent les joutes sportives contemporaines. D’ailleurs, à les rencontrer, on comprend vite que ces pilotes sont certes de grands sportifs, mais surtout de grands contemplatifs qui ont les pieds solidement ancrés au sol.