Le marché immobilier chinois est déjà une bizarrerie à lui seul. Avec une population estimée à 1’351’000’000 habitants, et bien plus à l’instant où vous lisez ces lignes, le boom de l’immobilier a enfanté des nouveaux millionnaires par dizaines, et une classe supérieure dont les représentants se multiplient à vitesse grand V. Mais les analystes craignent aujourd’hui l’explosion de cette bulle de l’immobilier. D’autant que le pays a des dettes – et des grosses, de l’ordre de mille milliards de dollars. Dans le même temps, un milliard de Chinois peuvent désormais rêver de grosses voitures, de smartphones, d’internet et de cartes de crédit. Certaines villes chinoises sortent de terre comme des champignons, sans que nous n’en soyons même au courant. Mais pour une success-story économique, combien de ratés, d’impasses, de banqueroutes? Mystère. Une seule certitude: de toutes ces bizarreries immobilières, aucune n’atteint en étrangeté celle de la ville fantôme made in China: Ordos.
La ville d’Ordos est un centre urbain grand style, situé en bordure du désert d’Ordos, et aussi une des villes principales de la Mongolie-intérieure. Cette région géographique est réputée pour sa population en pleine explosion, comme ses zones résidentielles et son PIB record, plus élevé que celui de Pékin. L’envie m’a pris en 2013 d’une petite virée par là-bas, histoire de voir de mes propres yeux cette étrange mégalopole fantôme. Je m’attendais à du bizarre. J’ai été servi.