Sept.info | Pollution: quand l'air d'Asie tue (4/4)
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Pékin.© Jonathan Kos-Read

Pollution: quand l'air d'Asie tue (4/4)

Alors que les feux de tourbières indonésiennes plongent les populations dans le malheur, Tan Yi Han, jeune singapourien, décide de passer à l’action. Quatrième et dernier épisode de notre feuilleton sur la pollution.

Tan Yi Han, conseiller financier de Singapour et militant indépendant anti-brume sèche, espère influencer le débat régional sur la fumée des tourbières indonésiennes. Au début de l’année 2014, il a créé une organisation de citoyens appelée People’s Movement to Stop Haze, PM Haze (le Mouvement populaire pour entraver la brume sèche), dans le but de lancer la discussion sur le sujet. «J’ai la profonde conviction que nous avons besoin de gagner en influence», déclarait Tan lors d’une réunion du mouvement un dimanche soir. Il était seul dans la salle avec Putera Zenata, un maître d’école indonésien qui avait rejoint le groupe après l’avoir découvert en ligne. Le rendez-vous avait lieu dans le modeste appartement de Zenata, dans un quartier de la classe moyenne à Singapour. En juin 2014, l’un des journaux de la ville natale de Tan (The Independent) l’a décrit comme «le combattant intrépide de la fumée singapourienne». Mais PM Haze, avec seulement dix membres actifs et aucun financement extérieur, demeure loin derrière les autres groupes de défense et de recherches qui se battent contre la pollution de l’air dans d’autres régions d’Asie.

A New Delhi, le Centre for Science and the Environment (Centre pour la science et l’environnement) a proposé des mesures spécifiques que le gouvernement pourrait mettre en place pour lutter contre la pollution – par exemple, des mesures drastiques à l’encontre des feux ouverts. A Pékin, l’Institute of Public and Environmental Affairs (Institut des affaires publiques et environnementales) fait la promotion d’une application mobile mesurant la pollution, comme un moyen de faire davantage pression sur les entreprises polluantes.

De son propre aveu, Tan a très peu d’expérience dans le secteur bénévole. Il m’a avoué n’avoir aucun plan pour faire pression sur le gouvernement et l’industrie et les forcer à agir – du moins, pas encore. «Pour le moment, dit-il, PM Haze essaie simplement de se renseigner sur les moindres détails du problème, avant de communiquer ses trouvailles aux habitants de Singapour.» Au début du mois de novembre 2014, le groupe a mis en place une «exposition autour de la brume» à but informatif qui a attiré environ huit cents visiteurs. Sur le long terme, Tan dit qu’ils ont également comme projet de réaliser un documentaire en Indonésie. «Mon objectif personnel est de mettre un terme à la brume sèche d’ici à 2023», a-t-il ajouté avec nonchalance. Cette idée pourrait bien s’avérer totalement chimérique. Mais d’après Wilson Ang, le directeur adjoint chargé de la durabilité à l’Institut des affaires internationales de Singapour, l’épisode de brume sèche survenu en juin 2013 a provoqué une «implication beaucoup plus forte» des habitants de Singapour sur cette question.

L’épisode a entraîné la création de la Haze Elimination Action Team (Equipe d’intervention pour l’éradication de la brume sèche), une autre organisation communautaire aux côtés de PM Haze. Les deux associations ont depuis effectué des visites des sites touchés en Indonésie, ouvert le dialogue avec les entreprises productrices d’huile de palme et transmis aux officiels singapouriens leurs commentaires et leurs conseils. «Une approche de terrain telle que celle-ci est très appréciée par le gouvernement», dit Ang.

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