De l’extérieur, on ne remarque rien. Sur le haut de la 5 e avenue, même frénésie quotidienne, des New-Yorkais en route pour le bureau, des touristes, des vendeurs de rue. Mais à l’intérieur, un événement politique majeur est en train de se dérouler.
L’atrium public de la Trump Tower est pavoisé de drapeaux américains, alignés devant l’immense mur de marbre rose qui jouxte la cascade intérieure. La foule, invitée, a pris place sur la mezzanine. Ce 16 juin 2015, un suspense politique prend fin, Donald Trump a finalement choisi de se lancer dans la course à l’investiture du parti républicain. Avec cette annonce, un désordre profond fait irruption dans la campagne présidentielle américaine naissante.
Donald Trump n’est l’homme d’aucun parti. Sans expérience ni soutien politique, il est seul contre tous. Au moment où, au son de Rocking In The Free World de Neil Young, il descend les escaliers roulants de sa tour pour se lancer dans cette course folle, les Américains l’appellent déjà «The Donald», une manière de souligner: «Que voulez-vous, Trump est unique!» Mais ça, le candidat le sait déjà. C’est même là-dessus qu’il va miser. Il est, après tout, une véritable star des affaires et, depuis son émission de télé-réalité The Apprentice, une star du divertissement.
Ce seront ses premiers atouts pour se jeter dans cette bagarre et terrasser ses adversaires. Tous ont choisi des lieux symboliques, souvent liés à l’histoire des Etats-Unis, pour lancer leur campagne. Pour Trump, quoi de plus symbolique que sa tour, la première qu’il a construite sur l’une des avenues les plus glamour de Manhattan, et sur la façade de laquelle son nom, en lettres géantes, est gravé en or.
En 1983, avec la construction de ce gratte-ciel de soixante-huit étages dont l’attique se vendait à 10 millions de dollars (9,8 millions de francs) l’appartement le plus cher de New York, à l’époque, Donald Trump avait amorcé le début de la grande transformation de Manhattan. Michael Jackson et Bruce Willis en avaient fait leur adresse new-yorkaise.