En une image, tout est dit. A l’écran, ce jour de février 2014 sur la chaîne alternative Democracy Now, le Dr Tyrone Hayes arbore comme à son habitude une tenue chatoyante: veste et chemise noire, cravate rayée rouge et blanche et sur les épaules, un châle chamarré, dans les tons rouge et rose. L’entretien avec les journalistes de Democracy Now est presque jovial. Avec son débit d’homme pressé, Tyrone Hayes raconte ses démêlés avec la firme suisse Syngenta (depuis rachetée par le chinois ChemChina pour 43 milliards de dollars, soit 42,1 milliards de francs).
Le biologiste explique que ses découvertes scientifiques sur les effets de l’atrazine sur les grenouilles lui ont valu les pires déconvenues professionnelles et personnelles. Surtout, il peut dévoiler que ses craintes d’être suivi et espionné ne relèvent pas de son imagination, mais bien d’une stratégie mise en place par Syngenta: des sites américains (100Reporters, The New Yorker, Mother Jones) ont, en effet, publié des extraits de documents compromettants pour le géant de la chimie et de l’agroalimentaire. Et c’est pour cela que Democracy Now l’interroge.