Sept.info | Les voleurs d’or de Guyane (4/4)

Les voleurs d’or de Guyane (4/4)

L’Amazonie. Entre 2007 et 2013, la région des Guyanes a perdu 606 km² de couvert forestier. © Narayan Mahon

La Guyane est le terrain d’une ruée vers l’or clandestine que les autorités françaises peinent à endiguer. Quatrième et dernier volet de notre reportage avec les garimpeiros et les policiers chargés de les chasser de la jungle.

L’escouade se réunit sous la bâche déchiquetée pour déjeuner. Ils étaient de bonne humeur. Quelque part dans la jungle, un Brésilien ne tarderait pas à trouver sa machine à moitié hors d’usage. Pascal réparait ses bottes, qui s’étaient par endroits abîmées sur la route, à l’aide d’un bout de tuyau d’arrosage. Je me renseignais sur le fournisseur, Santos, ce qui fit rire Rivière. Il sifflota, mima l’envol d’un oiseau avec ses mains et pointa la jungle du doigt.

Pendant ce temps, les garimpeiros s’adaptèrent. Les orpailleurs se frayaient un chemin à travers la jungle afin de contourner les postes de contrôle. Les mines détruites étaient rebâties en seulement deux semaines. Désormais, pour échapper à la surveillance aérienne des gendarmes, les mineurs ne se contentaient pas de creuser de plus petites mines réparties sur une plus grande zone, ils laissaient les arbres leur servir de couverture, rendant les mines plus difficiles à repérer mais tout aussi efficaces. La gendarmerie manquant d’effectif pour quadriller la frontière, les garimpeiros pouvaient la traverser dans les deux sens à leur guise.

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