Sept.info | Au pays des nains

Au pays des nains

Un décor en carton-pâte: bienvenue dans l'«Empire» des Nains, dans la province du Yunnan. © Sanne de Wilde

Quand une photographe belge décide d'aller voir un parc d'attractions habité par des personnes de petite taille dans le Yunnan, cela donne un portfolio spectaculaire. Et troublant. Récit.

Alice au pays des nains. Voilà ce qui nous vient à l’esprit devant ces images. En réalité, Alice s’appelle Sanne de Wilde. Cette jeune photographe flamande a plongé dans un univers à part, qui a pour nom «L’Empire des nains» (The Dwarf Empire). Cet endroit est en fait un parc d’attractions sis au bout d’une route vertigineuse de la province du Yunnan, en Chine. «Chaque matin et chaque après-midi, promet la direction, notre empereur et ses sujets vous proposeront un spectacle extraordinaire.» Costumés, grimés, les nains (xiao ai rem) en chinois, font le show. Ils ont, selon un scénario bien rôdé, leur capitale, leur empereur, leurs ministères… et leur armée. Des spectacles inspirés à la fois de Walt Disney, de contes de fées, de la danse hip-hop ou des parodies du Lac des Cygnes. Lors de son ouverture, en 2009, le lieu a fait les gros titres de par le monde. Mélange de révulsion et de fascination. On songe forcément à Freaks, le film de Tod Browning sur un cirque de monstres, qui avait fait sensation… en 1932. Aux Etats-Unis notamment, des voix se sont élevées pour dénoncer une atteinte faite à l’honneur et à l’intégrité des little people, les personnes de petite taille.

Lorsqu’elle tombe par hasard sur une photo du parc sur internet, Sanne de Wilde n’en croit pas ses yeux. «Les touristes posaient, hilares, aux côtés des nains. Je n’ai pas trouvé cela drôle du tout. En même temps, j’avoue que cela m’a intriguée. Je me suis dit: mais qu’est-ce que c’est que ça?» Elle décide d’aller voir de plus près cet endroit pas comme les autres. Il faut dire que la photographe belge est attirée par les marges et ceux qui y vivent. Elle avait déjà entamé un travail sur les albinos. «Comme eux, les nains sont nés avec un masque physique dont ils ne peuvent se défaire.» Dans la démarche de la jeune femme, originaire d’Anvers, l’idée de confronter le spectateur à ses propres stéréotypes.

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