«Un passeport yougoslave, c'était quelque chose à l'époque…»

© DR
Bashkim Iseni, directeur du site internet albinfo.ch.

Bashkim Iseni avait 18 ans en 1989. Issu de la minorité albanaise de Macédoine – à l'époque l'une des six régions de la Yougoslavie –, il est parti étudier à Lausanne avant l'éclatement du pays. Il livre un récit intime de ces guerres vécues de l'extérieur.

Il fut un temps pas si éloigné où Serbes, Croates, Albanais, Slovènes, Macédoniens, Bosniaques et Monténégrins vivaient sous une même bannière: celle de la Yougoslavie de Tito. La mort du leader charismatique, en 1980, a libéré les velléités nationalistes de ces peuples et provoqué une série de guerres, faisant 200’000 à 300’000 morts et plusieurs millions de réfugiés. La plupart de ces conflits opposaient la majorité serbe – qui dominait l’armée fédérale – aux autres peuples minoritaires qui revendiquaient leur indépendance. Arrivé en Suisse romande juste avant l’implosion de son pays, Bashkim Iseni a vécu une décennie de guerres à travers l’écran de sa télévision. Sept.info donne la parole à cet émigré issu de la minorité albanaise de Macédoine, aujourd’hui directeur du site albinfo.ch, destiné à informer et intégrer les Albanais vivant en Suisse. Discriminations, inquiétude pour ses proches restés au cœur des combats, dégoût, espoirs et désillusions: Bashkim Iseni livre ici le récit intime de sa guerre, éprouvée à distance sans jamais l’avoir voulue.

«Je suis arrivé en Suisse en 1989, pour faire mes études à l’Université de Lausanne. J’ai quitté mon pays, la Yougoslavie, non pas en raison de la guerre, mais pour étudier et rejoindre mes frères qui étaient déjà sur place, mais n’avaient pas eu la chance d’étudier en Suisse. C’était du grand luxe pour moi. A l’époque de mon départ, les frictions étaient déjà intenses en Yougoslavie. Les forces slovènes et croates voulaient se débarrasser du joug yougoslave. Le pays allait très mal économiquement, avec une inflation galopante et des tentatives de réformes économiques qui échouaient les unes après les autres. La tension était permanente. Elle était politique, économique. Je viens de Macédoine, mais la moitié de ma famille est issue du Kosovo, qui était déjà le théâtre de violences politiques et policières depuis la mort de Tito, en 1980.

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